Gala des artistes 2017 : que sont-ils devenus ?

Publié le 01.10.2019 par Clémence Mermillod
Le Gala du CAES du CNRS 2017 s’était tenu sur la scène du Théâtre du Ranelagh à Paris.

En 2017, ils avaient brillé sur scène lors du Gala des artistes du CAES du CNRS. Trois participants de la première édition ont accepté de revenir sur leur expérience pour CAES MAG.

En 2017, ils avaient osé. Surmonté leur trac et travaillé leur art pour se produire sur la scène du Théâtre du Ranelagh à Paris pour le Gala du CAES. Une audace qu’ils ne regrettent pas. Alors que se prépare le Gala 2019 qui se tiendra à Marseille le 7 décembre, rencontre avec trois artistes de l’édition 2017.

« Le Gala a été pour moi un véritable tournant. »

Moreno Andreatta, chercheur au CNRS et pianiste

CAES MAG. Quel numéro avez-vous présenté lors du Gala des artistes du CAES du CNRS de 2017 ?

Moreno Andreatta. J’ai présenté un numéro intitulé « Chanson hamiltoniennes et permutationnelles » et dans lequel j’ai chanté des chansons inspirées par les maths en m’accompagnant au piano. En réalité ma participation au Gala ne s’est pas restreinte à ce numéro (voir le portrait réalisé à l’occasion par le CAES MAG).

Quel est votre meilleur souvenir de cette participation ?

J’ai plein de très jolis souvenirs, liés à la fois au lieu exceptionnel – le Théâtre du Ranelagh – ainsi qu’à la complicité qui s’est créé avec le concepteur du Gala – Laurent Mandeix – ainsi que les autres participants.

Vous avez eu le trac ?

Pas vraiment, car après dix ans de piano-bar dans les Bateaux Parisiens, le public ne me fait plus peur…

Sur scène, tout s’est passé comme vous l’imaginiez ?

Oui, j’étais ravi de voir que les différents numéros que j’ai pu accompagner au piano se sont déroulés comme on aurait pu l’espérer.

Continuez-vous à exercer votre talent aujourd’hui ?  A-t-il évolué ?

Le Gala du CAES a été pour moi un véritable tournant. J’ai pu rencontrer un metteur en scène – Laurent Mandeix – qui m’a immédiatement impliqué dans « Piano Gare », un spectacle musicale d’après « Les pas perdus » de Denise Bonal pour des acteurs amateurs que l’on a pu monter et jouer dans divers lieux parisiens. Et ensuite c’est moi qui ai embarqué Laurent dans une nouvelle aventure, avec un spectacle intitulé « Math’n Pop ». 

Vous avez de nouveaux projets dans votre expression artistique ?

Le projet sur lequel je travaille en ce moment c’est un spectacle intitulé « Math’n Pop » qui se propose de révéler de façon ludique et interactive des concepts issus de différents domaines des mathématiques. Il s’agit d’une conférence-concert théâtralisée, mise en scène par Laurent et qui a été labellisé par le CNRS dans le cadre de l’appel « Tour du CNRS en 80 jours » ainsi qu’à l’occasion de l’année des mathématiques qui s’ouvre officiellement le mois d’octobre. Le spectacle « Math’n Pop » a été créé en mai dernier dans le cadre du Festival Alsasciences de Bischwiller, organisé par le Jardin des Sciences de l’université de Strasbourg, et commence – lui aussi – à faire le tour de France. Je doute qu’on arrivera à 80 dates mais on aura sans doute plusieurs représentations tout au long de l’année 2019-2020. Toutes les dates à venir sont disponibles ici.

Quel conseil donneriez-vous à un talent CNRS qui s’apprête à participer au Gala des artistes 2019 le 7 décembre prochain ?

Profitez de cette occasion car elle va sans doute changer votre vie !

 

« Je voudrais encore plus apporter cette joie de l’expression et du partage. »

Dominique Costa, chercheuse au CNRS et danseuse de Flamenco

CAES MAG. Quel numéro avez-vous présenté lors du Gala des artistes du CAES du CNRS de 2017 ?

Dominique Costa. J’ai présenté un numéro de flamenco.

Quel est votre meilleur souvenir de cette participation ?

Le moment où on a dansé toutes les trois sur scène avec les copines.

Vous avez eu le trac ?

Oui c’était affreux !

Sur scène, tout s’est passé comme vous l’imaginiez ?

Ce qui m’étonne toujours avec le Flamenco c’est qu’on fait des trucs à deux balles qui ont plein de succès, et parfois des moments très techniques qui nous ont demandé des semaines de travail et qui passent totalement inaperçus. Bref, si j’ose dire, le public non averti est plus sensible à l’esbrouffe qu’à des aspects plus travaillés rythmiquement. C’est complètement différent en Andalousie, à Séville, à Grenade, à Jerez de la Frontera : il y a une communion avec le public, une très grande exigence. Quand le public apprécie, il crie Olé ! et il n’y a plus de différence entre l’artiste et les gens qui le regardent. Il y a une intimité, un moment sacré. Ça évidemment, c’est quand on est bon. Mais même quand on est amateur il peut y avoir ce moment de grâce, si on est très sincère.

Continuez-vous à exercer votre talent aujourd’hui ?  A-t-il évolué ?

Oui, et oui !  Bien sûr j’ai beaucoup progressé, mais je reste une débutante ! C’est une discipline excessivement exigeante. Je suis des cours réguliers, je m’entraîne et je fais des séjours en Espagne pour prendre des cours ou aller à des concerts. Les concerts de « cante » sont le coeur du  Flamenco, il est primordial d’en être imprégné. Quand on entend ce chant, on est traversé par une intemporalité. Une plainte ou une joie immémoriale,  fondamentale, universelle.

Vous avez de nouveaux projets dans votre expression artistique ?

J’ai plein de projets : je donne des cours en collège, à des adultes et à des enfants. Je me suis intéressée à la percussion corporelle brésilienne et pour l’approche de la danse, j’essaie d’impliquer la voix (chanter ce qu’on va danser), les frappes de mains (rythme), la percussion corporelle et enfin les techniques de pieds propres au flamenco. Je fais travailler les élèves en « question-réponse », de façon à ce que les élèves s’écoutent, se coordonnent les uns avec les autres. Nous essayons avec mes profs en France et en Espagne d’aborder les clés du Flamenco. Enfin, nous intervenons dans des structures diverses et je voudrais encore plus apporter cette joie de l’expression et du partage.

Quel conseil donneriez-vous à un talent CNRS qui s’apprête à participer au Gala des artistes 2019 le 7 décembre prochain ?

Vraiment donner le meilleur de lui-même, totalement.

 

 

« Rien de tel qu’un projet comme que celui du Gala du CAES pour se motiver. »

Michel Merle, chercheur au CNRS et guitariste

CAES MAG. Quel numéro avez-vous présenté lors du Gala des artistes du CAES du CNRS de 2017 ?

Michel Merle. J’ai présenté un mini concert de guitare classique. Compte tenu des 10 minutes que devait durer la prestation, j’ai conçu un programme de 4 courtes pièces du répertoire classique composées à différentes époques : The sick tune de John Dowland, luthiste et compositeur anglais du XVIème siècle ; Pavane de Gaspard Sanz, guitariste et compositeur espagnol du XVIIème siècle ; Etude n°5 de Fernando Sor, guitariste et compositeur espagnol des XVIII-XIXème siècles ; Gnossienne n°1 d’Erik Satie, pianiste et compositeur français des XIX-XXème siècles. Une contrainte supplémentaire était que les pièces choisies ne devaient pas contenir trop de difficultés techniques qui risqueraient d’être insurmontables dans les conditions du concert.

Quel est votre meilleur souvenir de cette participation ?

L’ensemble du Gala me laisse un très agréable souvenir. De la préparation de ma prestation qui a été pour moi un regain de motivation pour travailler mon instrument jusqu’à la journée du Gala qui fut très sympathique et chaleureuse.

Vous avez eu le trac ?

Oui, et il a commencé avant le Gala. Généralement, la guitare classique se joue avec les ongles pour une meilleure qualité d’attaque des cordes. La hantise du guitariste est donc de se casser un ongle avant sa prestation. Bien qu’essayant de l’éviter c’est ce qui m’est arrivé 48 heures avant le gala. Je suis donc allé d’urgence dans une onglerie pour me faire façonner un ongle artificiel en résine. J’ai évidemment eu le trac lors du Gala. Ne jouant que très rarement devant des tiers et n’ayant jamais joué devant un public dans une grande et belle salle de spectacle, j’étais envahi par le trac lors de la prestation dans le théâtre Ranelagh. Et quand elles tremblent, ce n’est pas facile de maîtriser ses mains pour jouer de la guitare.

Sur scène, tout s’est passé comme vous l’imaginiez ?

J’espérais plus que je ne l’imaginais que ma prestation se passerait bien. Compte tenu de mon niveau en termes de technique de la guitare et du handicap que constituerait le trac,  je n’étais pas à l’abri d’un accident de parcours lors de la prestation. Lors de celle-ci j’ai essayé de mettre avant tout l’accent sur la musicalité.  Selon les retours d’après Gala, elle s’est assez bien passée et a été appréciée, ce qui m’a fait très plaisir. Je regrette que la captation du Gala qui a été réalisée et qui est visible sur Youtube ne soit pas de qualité, en particulier ma prestation qui y est inaudible.

Continuez-vous à exercer votre talent aujourd’hui ?  A-t-il évolué ?

Ce qui peut apparaître comme un talent est avant tout le fruit d’un travail. Il est donc important de s’astreindre à une certaine discipline pour le cultiver. A la maison, je joue donc de la guitare tous les jours, essayant de rendre l’exercice attrayant en insistant plus sur la musicalité que sur la technique ou en m’attaquant à une nouvelle partition. Mais rien de tel qu’un projet comme que celui du Gala du CAES pour se motiver.

Vous avez de nouveaux projets dans votre expression artistique ?

Non, je n’ai pas de nouveau projet de prestation.

Quel conseil donneriez-vous à un talent CNRS qui s’apprête à participer au Gala des artistes 2019 le 7 décembre prochain ?

De bien s’y préparer afin d’être libéré le jour de la prestation de toute inhibition et ainsi de n’en retirer que du plaisir.

Les photographies illustrant cet article ont été réalisées par Vincent Martin lors de l’édition 2017.